samedi 13 juin 2009

"Il n’est cependant pas question pour les USA d’abandonner les Israéliens", André Kaspi

"Obama a donné l’assurance aux Israéliens que cette alliance ne peut pas être brisée" (André Kaspi)

Source: CRIF, entretien (extraits)

André Kaspi, historien, spécialiste des Etats-Unis : Obama : ce qui va changer

"Depuis son investiture, il semble qu’Obama veuille faire pression sur Israël. Il multiplie les rappels à l’ordre, notamment lorsqu’il parle des implantations (settlements, en anglais) israéliennes dont il demande l’arrêt de la construction. Vous semble-t-il qu’il y ait une autre ou nouvelle approche américaine en la matière ?

C’est à la fois une nouvelle approche et une approche déjà ancienne. Il n’est pas le premier président à soutenir la thèse des deux Etats, George Bush l’a déjà fait en 2001. Il n’est pas le premier à s’opposer à l’extension des implantations. Mais ce que l’on constate, c’est qu’il le fait au début de son mandat. Cela veut dire que, pour Obama, c’est une priorité mais dans un cadre plus large. Il n’est cependant pas question pour les USA d’abandonner les Israéliens. Obama a donné l’assurance aux Israéliens que cette alliance ne peut pas être brisée, mais il se trouve qu’en Israël, le Premier ministre semblerait ne pas être sur la même longueur d’onde, d’où l’impression de renversement de l’attitude des Etats-Unis, alors qu’il s’agit pour les USA de redevenir des arbitres qui permettront aux Israéliens et aux Palestiniens d’engager le dialogue.

J'ajouterai une observation. On parle beaucoup des pressions qui sont exercées sur Israël. Il y a beaucoup de pressions qui sont exercées aussi sur les Palestiniens. Il y a quand même deux forces qui se détestent, se haïssent, se combattent : le Hamas et le Fatah. Les Palestiniens ont donc une responsabilité dans la résolution de ce conflit, au même titre que les Egyptiens et les Saoudiens, par exemple."

Propos recueillis par Marc Knobel
Photo (André Kaspi): D.R.


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