mercredi 24 juin 2009

La presse française change de discours ... ou pas

"Binyamin Netanyahou, dans son discours, a évoqué que la source du conflit entre Israël et les Arabes résidait dans le refus de ces derniers à reconnaître le droit des Juifs à une terre et un pays. Peut-être pourrait-on ajouter qu'une des sources de la prolongation du conflit n'est autre que la malhonnêteté chronique de la presse française à l'égard d'Israël."

Source: article de Jean Gauthier dans JPost

Eitan Gilboa, chercheur reconnu en communication et politique israélienne à l'université Bar-Ilan, s'est exprimé dimanche 14 juin devant un panel d'étudiants et de journalistes après le discours de Binyamin Netanyahou.

Il avait alors prédit que "la presse et l'opinion internationale verront soit les deux tiers pleins soit le tiers vide du verre".

Pour la presse française, il s'agit plutôt de la seconde option. Comme l'exprime le Journal du Dimanche (JDD), "Dans le 'oui, mais', de Binyamin Netanyahou, l'Europe et les Américains ont préféré entendre le oui, les Palestiniens le mais."

Et comme toujours, les journaux français ont réagi en bloc derrière la direction palestinienne et le monde arabe, c'est-à-dire en se limitant aux conditions posées par le Premier ministre israélien et en fermant les yeux sur les ouvertures et les avancées qu'il a pu réaliser.

On entend souvent dire qu'en ce qui concerne les offres de paix israéliennes, les Palestiniens ne ratent jamais l'occasion de rater une occasion. Apparemment, la presse française non plus.

L'Humanité : "Israël poursuit la colonisation de la Cisjordanie."

Se concentrant sur les points négatifs du discours, les journaux français, Libération, L'Humanité et Ouest France en tête dénoncent le rejet de l'appel américain à geler les implantations.

Tous trois citent le discours de Netanyahou de la même manière : "Il faut prendre en compte la croissance naturelle." Seul hic, ils oublient totalement d'étayer sa réflexion. Bien sûr, pas de mensonges, mais une habituelle subjectivité de rigueur. Au lieu de revenir comme Netanyahou sur le fait que les enfants du Goush Etzion ont autant besoin d'écoles et de crèches que les enfants palestiniens, on réduit les propos du Premier ministre israélien seulement soucieux d'"une vie normale pour les habitants des colonies". Ce qui sous-entend avec une agressivité à peine cachée que si Israël aspire à une vie acceptable pour les "colons", il n'a que faire de la qualité de vie palestinienne.

Un mode de pensée d'autant plus préjudiciable que si Netanyahou désire un Etat palestinien démilitarisé et la déposition du Hamas, ce n'est pas, comme l'explique Ouest France, pour "qu'ils [les Palestiniens] recourent à une guerre civile" mais plutôt pour protéger la population palestinienne des dérives intransigeantes et dictatoriales des organisations terroristes islamistes.
Des conditions qui "torpillent toutes les initiatives de paix dans la région"

Le sujet des implantations n'a pas été le seul à faire couler de l'encre. Les conditions "draconiennes" (Ouest France) et "inacceptables" (Libération) posées par le Premier ministre israélien à la création d'un Etat palestinien se sont vues placées au cœur des critiques. La demande, formulée par le leader israélien, sur la reconnaissance par les autorités palestiniennes d'Israël comme Etat juif a créé un tollé dans ces trois mêmes journaux. D'après Libération, cette condition est "lourde de conséquences pour les Palestiniens citoyens d'Israël" et encourage le "transfert" de la population arabe- israélienne de l'autre côté de la barrière desécurité.

Mauvaises surprises

Bien évidemment, ces trois publications ne sont pas les seules à couvrir l'actualité et l'on pourrait s'attendre à différents points de vue d'autres grands noms de la presse française. Malheureusement, ces deux autres titres que sont, Le Monde et Le Figaro ont déçu, et ce pour différentes raisons.

Le Monde, qui veut attirer des lecteurs plus intellectuels à la recherche d'articles riches et travaillés, a raté le coche pour emboîter le pas au pessimisme populiste de Libération et de L'Humanité. Selon un éditorialiste, les conditions israéliennes sont impossibles à satisfaire et le discours de Netanyahou, un "discours pastèque constitué à 92 % d'eau".

Mais c'est dans la chronique de Robert Solé [Le Monde], d'habitude à contre-courant, que la volonté d'enfoncer des portes ouvertes est la plus frappante. Prenant la plume en lieu et place de Netanyahou, il écrit une lettre, au comble du sarcasme et de la malhonnêteté, à l'intention des Palestiniens. "Si votre futur Etat pouvait éviter d'avoir une Constitution, un Parlement, une police, une justice, une diplomatie et des services publics, cela faciliterait beaucoup les choses." Quel est le but de cet article si ce n'est d'exacerber les positions déjà tellement anti-israéliennes des cercles intellectuels français ?

Le Figaro quant à lui s'est décidé à relater les faits sans prendre parti dans un article dénué d'analyses.

Binyamin Netanyahou, dans son discours, a évoqué que la source du conflit entre Israël et les Arabes résidait dans le refus de ces derniers à reconnaître le droit des Juifs à une terre et un pays. Peut-être pourrait-on ajouter qu'une des sources de la prolongation du conflit n'est autre que la malhonnêteté chronique de la presse française à l'égard d'Israël.

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