mardi 26 janvier 2010

For «connoisseurs» : les juifs très riches vont au Zoute

"Les juifs très riches continuent d'aller au Zoute. Les cathos presque aussi riches sont à Duinbergen - allez-y voir ailleurs. Les bobos laïques, eux, sont au Coq et à Saint-Idesbald. Les familles plus simples à Coxyde. Et le peuple à Middelkerke." (Ariane Le Fort)

For « connoisseurs » ...

Une lectrice de ce blog nous fait parvenir ceci :

"Relevé dans le magazine Psychologies, janvier 2010, page 97, sous la signature de Ariane Le Fort une "chronique" sur la mer du nord et ses charmes passés, teintés d'une mélancolie style :
"froid, volets baissés, .. mouettes qui luttent contre le vent..."

On lit, c'est plaisant.
"Enfin, c'était beau ....la mer du Nord est désormais praticable toute l'année et l'autoroute de la mer est bondée chaque week-end que Dieu fait."

"La mer du Nord, c'est aussi les copains ...."

Et là, vient l'estocade finale :
"Parce que si les traditions foutent le camp les unes après les autres, il en est tout de même une qui résiste à l'usure du temps et des générations qui se suivent : la façon dont les Belges se répartissent les soixante kilomètres de côte. Immuable. Les juifs très riches continuent d'aller au Zoute. Les cathos presque aussi riches sont à Duinbergen - allez-y voir ailleurs. Les bobos laïques, eux, sont au Coq et à Saint-Idesbald. Les familles plus simples à Coxyde. Et le peuple à Middelkerke. J'exagère à peine. Les Belges aiment être en terrain connu, bien que les risques de se perdre soient minimes ...""
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Ces juifs très riches.  La richesse de mauvais goût et ostentatoire des juifs - thème récurrent en Europe :

"La pompe de ces Salomons parvenus heurte notre goût (contemporain) pour la sobriété. Ils parlent toujours à haute voix, comme s'ils étaient en pays vaincu. Et que ce soit dans un restaurant à Londres ou à Berlin, il n'y a rien de plus intolérable que le caquetage sémitique. Ils sont couverts de bijoux, les garnitures de leurs calèches sont en or, et ils aiment le luxe grossier. Tout cela irrite." (Eça de Queirós (1845–1900), diplomate et écrivain portugais, 1880)

For « connoisseurs »…, [I], Richard Zrehen
For « connoisseurs »… [II et fin], Richard Zrehen

4 commentaires :

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Le Juif serait comme une sorte d’étranger structurel, de l’intérieur et c’est probablement pour cela qu’on tend à le confondre, avec plus ou moins de bonne foi, avec l’étranger conjoncturel, c’est à dire l’immigré.

Or, dans la France d’aujourd’hui, il y a péril en la demeure en un certain refus - une réticence certaine - de distinguer ces deux modes d’être étranger. Il faut avouer que les Juifs de France contribuent au quiproquo, eux dont la communauté comporte, notamment depuis l’Entre Deux Guerres, puis du fait de la décolonisation, une telle proportion d’immigrés, ce qui contribue à brouiller le distinguo.

L'antisémitisme consistera, bien entendu, à contester aux Juifs le monopole de l’étranger reconnu et officiel, et le dit antisémitisme émanera évidemment des étrangers conjoncturels ... et des "non-étrangers".

En réalité, l’étranger conjoncturel se trouve placé - du moins en apparence - en face d’un choix : soit s’intégrer dans la population locale majoritaire, d’ascendance sinon de culture chrétienne, soit occuper le pôle de l’altérité assumé traditionnellement par les Juifs et de le consolider numériquement. Cela expliquerait notamment le comportement des Musulmans en France qui semblent avoir freiné leur intégration du fait d’une sorte d’hésitation entre deux voies possibles, un peu à la façon de l’âne de Buridan.

On voit que le conflit judéo-arabe n’est pas réservé au Proche Orient.

L’étranger structurel se distingue en effet considérablement de l’étranger conjoncturel. La part des Juifs dans l’essor de la société occidentale - sur le plan scientifique, artistique, intellectuel - est sans commune mesure avec la part des Musulmans.

Dès lors, le décalage entre Musulmans et Chrétiens en France - pour faire simple - semble plus diachronique que synchronique, c’est-à-dire qu’il est temporaire, passager et ne semble pas pouvoir remplir de véritable fonction dialectique, de catalyseur comme c’est le cas pour les Juifs.

En revanche, les Juifs peuvent parfaitement être les étrangers structurels au sein de la société musulmane comme ils le furent par le passé. Et c’est précisément parce qu’ils peuvent l’être qu’ils ne sauraient se retrouver, jamais, du même côté.

On risque, en France, de voir les Juifs jouer doublement le rôle d’étranger structurel : pour les Chrétiens et pour les Musulmans, charge qui serait singulièrement lourde à porter pour la communauté qui y demeure !

Car pour les Musulmans, il semble bien - sensation qui ne peut qu’être renforcée par le conflit du Proche Orient - qu’ils aient besoin d’un étranger structurel. Ils ne sont pas, préparés, mûrs pour assumer, pour leur part, un tel rôle.

Il revient probablement aux Juifs de jouer le rôle de sentinelles, et ne doutons pas que la part des Juifs dans la réflexion intellectuelle du XXIe siècle ne sera pas inférieure à celle qui fut la leur au siècle précédent.

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Il y avait l'hostilité traditionnelle des catholiques contre les Juifs responsables de la mort du Christ. Avec l'âge industriel se développa la figure du Juif banquier, parasite et oppresseur, cible désignée de la gauche anticapitaliste. Mais c'est à la fin du XIXe siècle qu'est né l'antisémitisme moderne, raciste, pseudo-scientifique et antirépublicain.

Jusqu'à la Révolution, les Juifs, organisés en communauté, possèdent leur statut propre, au même titre que les autres corps du royaume (ordres, villes, provinces ou corporations). Dans une société majoritairement chrétienne, une série d'interdits les place alors en situation d'infériorité. Même si les philosophes du XVIIIe siècle et après eux des hommes politiques tels Malesherbes, Mirabeau ou l'abbé Grégoire veulent voir en eux des individus identiques aux autres et plaident pour leur " régénération " dans la nation, la masse de la population leur manifeste, dans certaines provinces comme l'Alsace, une hostilité très vive. Les cahiers de doléances de 1789 se font l'écho de ces préjugés judéophobes des Français. C'est pourquoi l'émancipation des Juifs n'est acquise, par décret, que le 28 septembre 1791. L'article 10 de la Déclaration des droits de l'homme proclamait pourtant que nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public. Mais un texte juridique ne saurait effacer en quelques lignes la résistance des préjugés. Après l'époque napoléonienne et le " décret infâme ", le gouvernement de la République applique le principe de l'égalité des droits, véritablement mise en pratique par la monarchie de Juillet. Les Juifs devenus citoyens à part entière sont-ils dès lors des Français comme les autres ? Patriotes, attachés aux idées révolutionnaires, ils se défont peu à peu des pratiques religieuses et des rites maintenus dans des régions comme l'Alsace.

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

* À LIRE :

" Napoléon face aux juifs " (Broché) de Lilly Marcou.

- Pygmalion Editions -

* À VOIR :

" Entre assimilation et identité
Napoléon, les Juifs et l’État ".

Pierre Birnbaum, Professeur de sociologie politique à l'Université de Paris I

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Anonyme a dit…

Bonjour,

Ce qui est dit concernant le restaurant n'est pas fondamendalement faux, il y a un côté bling bling et arrogant chez certains juifs. Je vous rassure certains arabes entre eux parlent fort et s'amusent à table, mais en général ils ont ce manque de confiance qui les rends plutot effacés dans les restaurants, et ça passe assez bien. En fait c'est humain, quand vous avez un groupe qui semble n'avoir rien à foutre de son entourage (ici les goyms), ça agace.

Bon, moi, étant du sud, je ne réagirais pas mal à une telle situation, chacun mange comme il veut après tout !