jeudi 23 septembre 2010

Le chef des indépendantistes flamands rallume la polémique sur la collaboration avec les nazis

Rappelons que Josy Dubié, homme politique et grande référence morale de Wallonie et pourfendeur impitoyable d'Israël, n'a pas hésité pas à proclamer en toute bonne conscience : "La Belgique est un État de droit, et moi, je m'interroge sur ce qui fait la démocratie en Israël. Nous au moins, nous [les Belges] n'avons pas de sang sur les mains".  Ces propos - ainsi que ceux sur le lobby juif - illustrent cette bonne conscience wallonne à laquelle M. Bart De Wever [photo] a fait référence. [Sénateurs belges dans l'antre de la Gorgone du Hezbollah et Belgique: un sénateur dénonce le lobby juif, un autre se moque de la Shoah]

BRUXELLES (AFP-EJP)----Le chef des indépendantistes flamands, vainqueurs des élections législatives belges, Bart De Wever, a ouvert une boîte de Pandore potentiellement dangereuse pour une Belgique fragilisée en accusant la Wallonie d'occulter davantage que la Flandre sa collaboration avec l'occupant nazi.

Au beau milieu de difficiles négociations avec les francophones sur la constitution d'un nouveau gouvernement, Bart De Wever qualifie de "particulièrement sommaires" les recherches "relatives à la collaboration francophone", dans une tribune intitulée "Nazis flamands" parue mardi dans le quotidien néerlandophone De Standaard [l'un des journaux de référence].

Le chef de la N-VA, qui prône l'indépendance à terme de la Flandre, la région néerlandophone du nord de la Belgique, prend pour exemple le mutisme entourant selon lui l'antisémitisme et les sympathies fascisantes de Hergé, le pape de la BD francophone belge, dans les années 1940. 

D’après lui, le père de Tintin ne s’est jamais repenti après sa collaboration avec Le Soir Volé durant la guerre. Il reproche que ce passé ne soit même pas évoqué au Musée Hergé à Louvain-la-Neuve. Cet exemple illustre, selon lui, le manque de données objectives sur la collaboration wallonne, alors qu’en Flandre, les bibliothèques regorgeraient d’études objectives sur la question.

"Contrairement aux Belges francophones, le lien établi entre la collaboration et le Mouvement flamand empêche en Flandre de balayer sous le tapis la tentation de l'Ordre nouveau comme s'il ne s'était agi que d'une passade éphémère", estime-t-il. 

M. De Wever évoque à l'appui de ses dires le cas de Willy Vandersteen, le créateur des personnages de Bob et Bobette et le plus célèbre des auteurs de BD belge de langue néerlandaise, dont la famille, au nom de la vérité historique, a confirmé la semaine dernière qu'il avait réalisé des dessins antisémites en 1942.

Moralité, selon M. De Wever, historien de formation: "Il vaut mieux faire toute la lumière sur le passé d'une société sans masquer la réalité plutôt que de juger en vertu d'une supériorité morale déplacée et basée sur l'ignorance collective".
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2 commentaires :

Miss Caustic a dit…

Pour Hergé, je suis entièrment d'accord, il est tabou de dire quoique ce soit de négatif sur ce type.
Par contre, ce n'est pas parce que la famille du père de Bob et Bobette a "admis", que cela change quoique ce soit à ce qui a été.
Et puis les belges n'ont de sang sur les mains ? Il faut oser, vraiment !!

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Certes, mais Renaat Van Thillo (chef du Service du Travail volontaire pour la Flandre, VAVV), Jef van de Wiele (dirigeant de la Duitsch-Vlaamsche Arbeidsgemeenschap, De Vlag), Cyriel Verschaeve (prêtre et idéologue national-socialiste flamand), August Borms (théoricien du nazisme flamand, exécuté en 1946, il restera, de nos jours encore, une figure idéologique de référence pour une bonne partie du mouvement nationaliste flamand), Hendrik Elias (dirigeant du Vlaams nationaal verbond, l'ancêtre du Vlaams Blok/Belang).


De toute manière, en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles, les «collabos» se regroupaient dans des partis, mouvements et organisations : la Vlaams nationaal verbond (VNV) de Staf De Clercq, De Vlag, le mouvement Rex de Léon Degrelle, l'Union des travailleurs manuels et intellectuels (UTMI) d'Henri De Man (ex-dirigeant du parti socialiste de l'époque), les Amis du Grand Reich allemand (Agra), la Communauté culturelle wallonne (CCW), le Mouvement national populaire wallon (MNPW)... Ces partis et organisations furent initiés, soutenus et/ou financés par diverses structures des autorités d'occupation allemande.