mardi 18 octobre 2011

Les Juifs belges ridiculisent le CRIF, Richard Prasquier, Philippe Karsenty

"Dans la population française s’est aussi confirmée l’idée que les Juifs sont plus égaux que les autres, qu’ils réclament toujours un traitement spécial… et qu’ils l’obtiennent. Tout cela sert-il vraiment le judaïsme de France? Et même l’Etat d’Israël?" (Centre Communautaire Laïc Juif, Belgique francophone)

Voir au sujet du même auteur: Les jeunes juifs qui quittent l'Europe sont-ils des lâches?

Source: CCLJ (L'antisémitisme selon le CRIF, par Ouri Wesoly)

Alors que nous sortons d’un débat… hum, animé… sur les relations qu’a -ou devrait avoir- le CCOJB avec le pouvoir et les médias, il est peut être intéressant de voir comment se débrouille de son côté son homologue français, le CRIF…*

Comme on a pu le lire ici** et ailleurs, un ou deux atrabilaires de chez nous ont cru devoir houspiller le CCOJB pour sa modération supposée face à des propos antisémites, ou jugés comme tels.

Ce n’est pas un reproche que l’on peut faire au président du CRIF, M. Richard Prasquier. Prenons la diffusion, ce 3 octobre 2011, dans l’émission «Un œil sur la planète» (France 2) d’un reportage intitulé «Un Etat palestinien est-il encore possible?»

Dès le lendemain, M. Prasquier a réagi. Sur son blog d’abord, puis dans une «lettre ouverte » pour dénoncer les journalistes qui ont «présenté d’un conflit complexe, une image caricaturale et unilatérale (…) sans éviter les insinuations à la limite des théories conspirationnistes antisémites».

Dans la foulée, il a demandé à être reçu par le PDG de France Télévisions. (Après avoir évoqué «un travail de propagande pur et simple», l’ambassade d’Israël à Paris en a fait autant, mais c’est une autre histoire).

Notons que personne ne conteste la véracité de l’émission: «Les faits peuvent être vrais», explique M. Prasquier dans une interview***, «c'est dans les articulations, dans les suggestions, qu'il y a de la « propagande stalinienne».


Après la publication de cette lettre s’est créé un groupe Facebook appelant à boycotter France Télévisions et qui compte déjà 2.600 membres. Les journalistes et le présentateur de l’émission, Etienne Leenhardt, ont reçu des centaines de mails insultants ou menaçants.


Les Juifs plus égaux que les autres ?
Le coup de pied de l’âne est venu de Philippe Karsenty, spécialiste mondial auto-proclamé-de-l’analyse-d’images-de-reportages-de-Charles-Enderlin, qui a abandonné cette monomanie pour tonner contre  la propagande antisémite diffusée par certains médias français » :

«J’ai assisté à la nouvelle manipulation médiatique dont France 2 s’est rendue coupable…», écrit-il.**** «La télévision publique française s’est employée à inciter à la haine contre l’Etat d’Israël, et par extension contre les Juifs».

Puis, ça le reprend. Tout cela est de la faute d’Enderlin : «Quand un délinquant multirécidiviste n’est pas sanctionné, il s’autorise toujours plus de crimes». Virile conclusion : «Je connais les coupables. Ils payeront le prix de leur infamie».

Sérieusement, maintenant: le CRIF applique donc la stratégie vigoureuse dont d’aucuns rêvent chez nous. Il a été au clash publiquement, soutenu par la partie la plus bruyante des Juifs français. Avec quels résultats?

Des protestations indignées du Syndicat national des journalistes et de la Fédération européenne des journalistes. Une pétition «Défendons la liberté d’information». Une crispation accrue des médias contre les institutions juives qui tentent, estiment-ils, de les intimider et de les empêcher de travailler.

Dans la population française s’est aussi confirmée l’idée que les Juifs sont plus égaux que les autres, qu’ils réclament toujours un traitement spécial… et qu’ils l’obtiennent. Tout cela sert-il vraiment le judaïsme de France? Et même l’Etat d’Israël?

D’autant que, d’ici une dizaine de jours, début novembre, tout ce bruit sera oublié. Le Président du CRIF rencontrera alors M. Pflimlin, PDG de la télévision publique. Avec la courtoisie qui lui est coutumière, M. Prasquier lui fera part de son émotion indignée.

Tout aussi poliment, M. Pflimlin évoquera la liberté d’informer, mais l’assurera qu’il sera encore plus attentif à éviter tout dérapage antisémite. Ils se serreront la main et l’incident sera clos. N’aurait-il pas été plus simple -et plus efficace- de commencer par cela? Et d’en rester là?

* Conseil représentatif des institutions juives de France

**http://www.cclj.be/article/3/2349

***http://www.rue89.com/2011/10/14/israel-et-le-travail-de-france-2-pourquoi-tant-de-haine-225574

**** http://jssnews.com/2011/10/06/agir-maintenant-contre-la-propagande-nauseabonde-de-france-2-p-karsenty/

2 commentaires :

prof a dit…

Le CCOJB est comme le serpent qui se mord la queue. Il est mieux fallu aller plus loin et soutenir le CRIF et son président. Pourquoi baisser le bras? C'est un signe de faiblesse et la communauté juive n'a plus à le faire après ce qui s'est passé durant la seconde guerre. La mentalité belge est faible et à tendance a rapidement se dire: "De toute manière, il n'y a rien à faire!" Dommage que la communauté juive de Belgique se soit alignée sur cette mentalité.

Anonyme a dit…

Je ne pense pas que les juifs belges ridiculisent le CRIF , Richard Prasquier ou Philippe Karsenty dont on doit reconnaître la pugnasité dans l'affaire Al Dura contre FR2. Bien sur s'il s'agit du CCLJ c'est une autre affaire et ils n'en manquent pas une.

Paul