mardi 21 novembre 2017

Ce que pense Justin Vaïsse, le 'stratège du Quai d'Orsay', de Tariq Ramadan et d'Yussuf Al-Qaradawi

Le Monde (22.02.2013) qualifie Justin Vaïsse de "stratège du Quai d'Orsay":
"Justin Vaïsse, 39 ans, vient d'être appelé par Laurent Fabius pour diriger, à partir du 1er mars[2013], le centre de réflexion de la diplomatie française au Quai d'Orsay. L'ancienne Direction de la prospective est en même temps rebaptisée Centre d'analyse, de prospective et de stratégie (CAPS). Le ministre des affaires étrangères souhaite augmenter la visibilité de l'organisme. "La diplomatie a besoin de prospective, expliquait-il, le 5 février, dans un discours à l'Ecole normale supérieure. C'est pourquoi j'ai décidé de renforcer, au sein du Quai d'Orsay, une unité (...) qui aura pour tâche de me fournir, à partir d'analyses précises, toute une série de conseils et d'avis sur le monde de demain..."
Dans un article (2010, Brookings Institution), Justin Vaïsse critiquait sévèrement  le livre de Christopher Caldwell, chroniqueur au Financial Times et au Weekly Standard, Une révolution sous nos yeux: Comment l’islam va transformer la France et l’Europe.  L'article fut également publié par la revue Esprit.  Justin Vaïsse lui reproche de comporter "de nombreuses erreurs, distortions et surtout omissions au sujet des musulmans d’Europe, aboutissant à peindre un tableau partial et trompeur qui débouche naturellement, pour ceux qui l’acceptent, sur une validation tautologique des hypothèses culturalistes de l’auteur selon lesquelles on ne peut pas être à la fois Européen et musulman".

A propos des responsables musulmans Tariq Ramadan et Yussuf Al-Qaradawi,  "deux des cibles favorites de Caldwell", il affirme:
"Contrairement à ce qu’avance Caldwell page 287, la condamnation du recours au terrorisme par les responsables musulmans d’Occident a été constante, répétée et explicite – mais on n’y prête jamais attention. On pense notamment à la très solennelle et explicite déclaration de Topkapi du 2 juillet 2006, à laquelle participaient notamment le CFCM ainsi que Tariq Ramadan et Yussuf Al-Qaradawi, deux des cibles favorites de Caldwell."
Voici ce qu'écrit Fiammetta Venner à propos d'Youssouf Al-Qaradawi dans le Huffington Post:

"Le djihad contre les Juifs et les Américains
Pour le prédicateur le débat est impossible : « Il n'y a pas de dialogue entre nous et les Juifs, hormis par le sabre et le fusil» . À noter, l'imam ne parle pas des Israéliens. Ce sont bien les « Juifs » qu'il accuse de verser le sang des «Arabes». Lors de cette émission, il explique d'ailleurs que même s'il se retient de déclarer tous les Juifs coupables lorsqu'il parle aux Occidentaux, il assume en réalité une vision proprement raciste de cette communauté : « L'iniquité des Juifs, en tant que communauté, est visible et patente. Laissez-moi m'expliquer : en Occident, ce que je peux dire (...) à leur sujet [est que certains d'entre eux] sont iniques, et que d'autres ne le sont pas. Et ceci est tout à fait possible. Mais l'iniquité des Juifs est une grande iniquité, une grave iniquité, une iniquité incomparable et manifeste. Par conséquent, lorsqu'il m'a été suggéré que les Juifs participent au dialogue lors d'une prochaine rencontre, j'ai refusé. J'ai dit non, nous ne devons pas dialoguer avec eux tant que leurs mains seront tachées de notre sang ». Une vraie leçon en double discours.

Qaradhawi a beau justifier sa défiance en mettant en avant l'occupation de la Palestine, c'est bien en se fondant sur le Coran qu'il encourage l'action des groupes islamistes les plus violents. Voici un extrait de l'une de ses conférences donnée dans l'Ohio en 1995 à l'invitation de la Muslim arab youth association :
"Voici ce que disent [les hadiths]. Vous continuerez de combattre les Juifs et ils vous combattront jusqu'à ce que les Musulmans les tuent. Et le Juif se cachera derrière la pierre et l'arbre, et la pierre et l'arbre diront 'Oh serviteur d'Allah, oh Musulman, voici un Juif derrière moi venez le tuer'. (...) Nos frères du Hamas, en Palestine, la résistance islamique, le Djihad islamique (...) nous rendent notre foi (10)".
L'approbation publique de ces organisations, classées comme terroristes par le Département d'État, lui a valu d'être interdit de séjour aux États-Unis en 1995. En réalité, Qaradhawi fait plus que les approuver. Il est l'un des rares religieux ayant délivré des Fatwas autorisant les attentats-kamikazes en dépit du Coran, qui interdit explicitement le suicide.  
C'est notamment en se référant à l'interprétation de Qaradhawi que le Hamas -- la branche des Frères musulmans en Palestine -- se dit autorisé à mener ses opérations. L'imam, lui, ne perd jamais une occasion de féliciter les candidats au martyr. Comme sur Al Jazira, le 25 avril 2004 :
"Certains clercs s'opposent aux opérations martyres en Palestine. Par ces opérations, Allah a compensé les Palestiniens pour leur manque de force. Ils ne possèdent pas d'hélicoptères Apaches, d'avions de guerre, de tanks ni de missiles comme les sionistes. Allah leur a offert ces bombes humaines en guise de compensation. C'est la justice divine [qui s'opère]. [Dieu] offre aux faibles une arme d'autodéfense contre laquelle les forts ne peuvent rien, malgré tout leur arsenal militaire et nucléaire"."
Quant à Tariq Ramadan, il suffit de se référer à ce que Caroline Fourest et bien d'autres ont écrit sur lui.  On notera que, dans sa chronique du Figaro, Natacha Polony qualifie Tariq Ramadan de "Tartuffe"...



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